DMLA

ophtalmologieDMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge)

Présentation

La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est une maladie dégénérative de la zone centrale de la rétine (macula).

La macula est essentielle à la vision fine des objets. Elle permet notamment la lecture, la reconnaissance des visages et des détails.

La DMLA en chiffres

La dégénérescence maculaire liée à l'âge se manifeste à partir de 50 ans et est la première cause de la malvoyance chez l’adulte en France.

Le risque de DMLA augmente avec l’âge. Plus d’un million de personnes sont atteintes par une forme plus ou moins sévère de la DMLA. Une personne sur 3 après 75 ans et 1 personne sur 2 à partir de 80 ans seraient concernées par la DMLA.

Les symptômes de la DMLA ?

Les symptômes évocateurs de DMLA sont une déformation des images et des lignes (métamorphopsies), l’apparition d’une tache sombre centrale (scotome) et une diminution de l’acuité visuelle.

Les premiers signes de la DMLA sont souvent discrets mais doivent impérativement amener à consulter car un diagnostic précoce permet de limiter les conséquences visuelles de la DMLA.

La DMLA ne rend pas aveugle. Le patient conserve la vision périphérique. La DMLA ne conduit pas à une perte totale de la vision.

Les différentes formes cliniques de la DMLA ?

Il existe deux formes de DMLA.

> La DMLA atrophique ou « dite sèche », secondaire à la disparition progressive des cellules de la macula, forme la plus fréquente, d’évolution progressive, pas de traitement actif à ce jour.

> La DMLA exsudation ou « dite humide », secondaire à la formation de vaisseaux anormaux sous la macula, forme la moins fréquente, évolution potentiellement rapide, seule forme pouvant bénéficier d’un traitement actif.

Les stades précoces de DMLA ou maculopathie liée à l’âge (MLA) est la présence de petits dépôts maculaires, peu ou aucun symptômes ne sont ressentis à ce stade.

Les facteurs de risques de la DMLA ?

Les facteurs prédisposants sont l’âge, les facteurs génétiques et le sexe (les femmes seraient plus touchées).

Les facteurs liés au mode de vie favorisants la maladie sont le tabac, le surpoids, l’alimentation pauvre en antioxydant et en oméga 3 et HT.

Comment faire le diagnostic ?

Si vous présentez des signes de DMLA, prenez RDV rapidement ou présentez vous aux urgences ophtalmologiques de l’hôpital Avicenne.

Votre ophtalmologiste est le seul à pouvoir poser le diagnostic. Un examen ophtalmologique sera réalisé dans le service avec la mesure de l’acuité visuelle, l’examen du fond d’oeil dilaté, une tomographie à coherence optique (OCT) et parfois une angiographie rétinienne. Les appareils du service d’ophtalmologie sont modernes et de hautes technologies pour un diagnostic optimal.

Après l’examen, vos pupilles resteront dilatées, votre vision sera floue et vous empêchera de conduire 2 à 3 H. Prévoyez de venir accompagné ou par un autre moyen de transport que la voiture.

Comment traiter la DMLA ?

La DMLA est une maladie chronique qui se soigne mais ne se guérit pas. Les traitements actuels permettent uniquement de ralentir l’évolution de la maladie. Le patient doit être surveillé tout au long de sa vie. Chaque DMLA est différente, le médecin proposera une fréquence de contrôle et un traitement adapté et individualisé.

Une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, se protéger du soleil et l’arrêt du tabac sont conseillés dans la prévention de la maladie notamment chez les patients à risque.

Dans la forme atrophique, il n’existe pas de traitement actif à ce jour. Les compléments alimentaires et la rééducation basse vision sont proposés en fonction de la sévérité de l’atrophie. Des essais thérapeutiques par injections intravitrénnes sont en cours pour essayer de ralentir la progression de l’atrophie.

Dans la forme exsudation, une prise en charge thérapeutique rapide est essentielle pour le pronostic visuel. Il est recommandé d’instaurer un traitement dans la semaine suivant l’apparition des symptômes afin d’éviter une baisse de vision irreversible. Le traitement est administré par injection intravitréenne (directement dans l’oeil). Ces injections sont répétées régulièrement en fonction de l’activité de la maladie.

L’injection est réalisée dans des conditions stériles et sous anesthésie par l’ophtalmologiste au sein d’une salle dédiée. L’oeil est préalablement désinfecté et insensibilisé par des collyres anesthésiants. Un écarteur à paupière stérile est mis en place. L’injection dure seulement quelques secondes.

Comment surveiller la DMLA ?

Une auto surveillance et des consultations régulières chez votre ophtalmologiste sont indispensables pour une prise en charge rapide. Si vous constatez une baisse de la vue, une vision déformée ou une tâche noire centrale d’un ou de deux yeux, merci de nous contacter en urgence. L’autosurveillance doit être effectuée oeil par oeil.

L’autosurveillance est facilitée par la grille d’Amsler. Les conseils d’utilisation de cette grille sont les suivants :

  • Placez vous dans une pièce bien éclairée,
  • Mettez vos lunettes en vision de près,
  • Placez la grille à votre distance de lecture (35-40 cm),
  • Cachez un oeil,
  • Fixez le point central,
  • Si vous constatez des lignes déformées, mobiles ou superposées d’apparition récentes ou s’aggravant, consultez en urgence.

L’application Odysight est une application gratuite permettant une surveillance à domicile de la DMLA. C’est un jeu à valeur médicale, un lien pratique entre le patient et son médecin. Cette application est sur prescription médicale possible dans le service de l’hôpital Avicenne. Le patient réalisera une autosurveillance régulière sur son application (sur son mobile ou sa tablette) et les résultats sont collectés par le patient et son médecin. Des alertes ressenties ou non ressenties par le patient permettront des contrôles médicaux adaptés. Après réalisation des tests médicaux brefs et réguliers, le patient aura accès à des jeux de puzzles numériques ludiques.

Que faire en cas de déficience visuelle ?

La rééducation basse vision est possible dans la DMLA lorsque la vision est basse à moins de 3/10. Cette rééducation permet d’optimiser ses capacités visuelles résiduelles pour améliorer son quotidien. Votre ophtalmologiste pourra vous orienter vers une rééducation basse vision au sein du service d’ophtalmologie. Le service d’ophtalmologie est en collaboration avec des opticiens spécialisés pour vous orienter vers des aides optiques.

Le quotidien peut être amélioré par des astuces pratiques (optimiser l’éclairage, augmenter les contrastes, adapter son environnement).

Le rôle de vos proches et les divers soutiens ?

Vos proches pourront vous aider dans le quotidien, la prise en charge de votre maladie et vous soutenir. Des applications mobiles permettent de sensibiliser votre entourage à votre maladie en simulant vos capacités visuelles (Via Opta Sim).

Certaines applications mobiles peuvent vous assister dans certaines tâches quotidiennes notamment dans vos déplacements (Nav by ViaOpta).

En fonction du degré de déficience visuelle, des aides à domicile peuvent être subventionnées par l’APA (Allocation Personnalisées d’Autonomie), la PCH (Prestation de Compensation de Handicap) et des aides des caisses de retraites.

Certaines communes proposent des services en cas d’incapacité à la conduite (accompagnateur dans les transports en commun, place assise prioritaire, transport adapté pour déplacement de proximité).

Il existe des associations de patients pour l’écoute, l’information et le soutien des patients. (Association DMLA, Association Retina France, Association française des aidants).