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Gastro-entérologie - Etude AAS LYNCH
Pour une étude baptisée AAS Lynch lancée en 2018 et menée par une trentaine d’établissements français, nous recrutons 852 patients âgés de 18 à 75 ans atteints du syndrome de Lynch.
Présentation
Le service de gastro-entérologie de l’hôpital universitaire Avicenne – AP-HP prend en charge toutes les pathologies digestives avec une orientation forte vers la pathologie digestive néoplasique, les maladies inflammatoires chroniques intestinales et de la pathologie fonctionnelle digestive. Bénéficiant d’un plateau technique diagnostique et thérapeutique de haut niveau, unique sur le territoire, il joue un rôle moteur dans le dépistage du cancer colique en Seine-Saint-Denis, ainsi que dans la prévention et la prise en charge des tumeurs digestives. Son expertise est reconnue et labellisée par l’Institut National du Cancer pour l’oncogénétique et la prise en charge des polyposes digestives. Son expertise en oncologie digestive lui confère un rôle d’expert au niveau national.
Très investie dans sa mission universitaire, l’équipe de gastro-entérologie de l’hôpital Avicenne développe une activité de recherche importante. Dans le cadre d’une étude clinique nationale, une nouvelle stratégie de prévention complémentaire est proposée. L’essai consiste à utiliser des agents pharmacologiques pour prévenir ou inhiber le développement du processus de carcinogenèse. Les composés administrés au long terme doivent être efficaces, tout en présentant une toxicité minime et un coût acceptable pour pouvoir être largement utilisés. Cet essai clinique va évaluer deux faibles doses d’aspirine (100 mg ou 300 mg par jour) comparées à un placebo pendant 4 ans. Cela devrait permettre de mieux caractériser l’effet préventif de l’aspirine sur l’apparition et les récidives d’adénomes colorectaux. Ainsi, nous recrutons 852 patients âgés de 18 à 75 ans atteints du syndrome de Lynch pour cette étude baptisée AAS Lynch lancée en 2018 et menée par une trentaine d’établissements français.
Les patients participant à AAS Lynch, après tirage au sort « en aveugle », recevront soit de l’aspirine à 100 mg, soit de l’aspirine à 300 mg, soit un placebo pendant quatre ans. Ils seront vus en consultation tous les six mois pendant toute la durée de l’étude (2018-2024), sans modifier pour autant leur suivi médical habituel (pas de coloscopie ni de bilan sanguin supplémentaire). En parallèle de cette étude, la composition de leur microbiote fécal et l’influence de leurs habitudes alimentaires seront également analysées.
Ces recherches représentent un espoir de traitement pour les patients atteints du syndrome de Lynch. En effet, si l’efficacité préventive de l’aspirine est confirmée, cette dernière contribuerait à réduire le risque de cancer colorectal et à diminuer la fréquence de la surveillance endoscopique nécessaire.
Avec le soutien de la Fondation ARC, de Bayer et de l’association HNPCC-Lynch.
Bon à savoir!
Le cancer colorectal est un problème de santé publique mondial avec plus d’1,5 millions de nouveaux cas par an et 700 000 décès estimés en 2012. En France, 44 872 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2017. Dans 3 à 5 % des cas, le cancer colorectal est favorisé par l’hérédité, comme dans le syndrome de Lynch. Ce syndrome est également associé, entre autres, à une augmentation du risque de cancer de l’endomètre, de l’estomac, des ovaires ou d’autres sites dès l’âge de 30 ans. La coloscopie est l’examen actuellement recommandé pour le dépistage des lésions néoplasiques colorectales. Elle diminue l’incidence des cancers colorectaux de plus de 60 %, grâce à l’identification et à l’exérèse des adénomes coliques. En raison d’une carcinogenèse accélérée dans le syndrome de Lynch, le rythme de surveillance actuellement retenu pour les personnes atteintes est d’une coloscopie tous les deux ans, ou tous les ans si des adénomes ont été détectés.