Radiologie Interventionnelle

Radiologie Interventionnelle

Qu’est-ce que la Radiologie Interventionnelle ?

La Radiologie Interventionnelle

La Radiologie Interventionnelle est une spécialité de la radiologie apparue il y a environ 60 ans, qui a profondément transformé la prise en charge de nombreuses maladies. Elle permet de traiter certaines pathologies de manière ciblée et mini-invasive, sans avoir recours à une chirurgie classique. Grâce à des techniques d’imagerie comme l’angiographie, le scanner, l’échographie ou l’IRM, le radiologue interventionnel repère précisément la zone à traiter et réalise l’intervention en accédant à l’organe ou au vaisseau concerné par une ouverture de quelques millimètres seulement.

Avantages pour les patients :

  • Moins d’invasivité : la petite taille des instruments et des points d’entrée rend les interventions plus légères et mieux tolérées.
  • Récupération plus rapide : les séjours à l’hôpital sont généralement plus courts qu’en chirurgie traditionnelle.
  • Grande précision : l’imagerie est utilisée en continu pendant le geste, ce qui permet de suivre en temps réel son efficacité.

Le radiologue interventionnel ne se contente pas de poser un diagnostic : il identifie la lésion, l’analyse, et la traite souvent au cours de la même intervention, en utilisant des dispositifs médicaux spécialement conçus à cet effet.

À l’hôpital Avicenne, le service de radiologie interventionnelle est composé de médecins expérimentés, ayant bénéficié d’une formation spécialisée dans ce domaine. Les prises en charge sont discutées régulièrement en réunions multidisciplinaires avec les équipes médicales et chirurgicales, afin d’offrir à chaque patient la stratégie thérapeutique la plus adaptée.

L’unité dispose d’un plateau technique de dernière génération, permettant de réaliser ces gestes dans des conditions de sécurité et de précision optimales, pour le traitement d’un large éventail de pathologies.

L’hôpital Avicenne :

L’hôpital Avicenne fait partie du Groupe AP-HP. Hôpitaux universitaires Paris Seine-Saint-Denis, seul groupe hospitalier universitaire de la Seine-Saint-Denis, qui comprend également les hôpitaux Jean-Verdier à Bondy et René-Muret à Sevran. Avec un bassin de population couvrant aussi l’ensemble du nord-est francilien, ce groupe hospitalo-universitaire dispose d’environ 1 100 lits d’hospitalisation et de 200 places en hôpital de jour, et réunit plus de 4 500 professionnels qui prennent en charge chaque année plus de 560 000 patients, avec des milliers de consultations externes et plus de 115 000 passages aux urgences.

L’hôpital Avicenne est le plus grand site du groupe en termes de capacité d’accueil et d’activité, avec de nombreux services médicaux et chirurgicaux, reconnus au niveau national et international. L’activité de soins s’y accompagne d’une forte implication dans la recherche et l’enseignement universitaire, faisant d’Avicenne un établissement de référence pour la population locale et les territoires voisins.

Qui sommes-nous – Le Service

Un service hospitalo-universitaire spécialisé

La technologie de pointe est mise au service des patients grâce à l’expertise d’une équipe dédiée. Nous réalisons des traitements mini-invasifs, adaptés à chaque situation clinique, dans un cadre rigoureux et sécurisé.

Notre Équipe Médicale

Chef de Service : Pr Olivier Seror

Praticiens Hospitaliers : Dr Pierre Lacal, Dr Timothée Molango, Dr Arthur Petit, Dr Olivier Sutter

Chef de clinique : Dr Lorenzo Pescatori

Assistant : Dr Samer Soliman

Le Service de Radiologie Interventionnelle

Notre service dispose de :

  • Trois salles d’angiographie permettant la réalisation de procédures complexes avec un haut niveau de précision. Ces salles intègrent plusieurs outils d’imagerie (ConeBeam CT, échographie, logiciels de fusion) pour guider les gestes tout en limitant leur invasivité.
  • Des vacations de scanner et d’IRM réservées spécifiquement à la radiologie interventionnelle.

Lorsque cela est nécessaire, les interventions peuvent être réalisées sous sédation ou anesthésie générale, en collaboration avec l’équipe d’anesthésie de l’établissement, avec laquelle nous travaillons régulièrement, notamment pour les cas les plus complexes.

Selon la nature du geste, le patient pourra être pris en charge en ambulatoire, avec un retour à domicile quelques heures après l’intervention, ou bénéficier d’une courte hospitalisation dans des lits dédiés, gérés par notre service.

Si la pathologie nécessite l’intervention d’autres spécialités, l’hospitalisation pourra avoir lieu dans les services concernés, en coordination avec notre équipe.

Les Pathologies traitées

Radiologie interventionnelle en oncologie

Le service de radiologie interventionnelle de l’hôpital Avicenne propose l’ensemble des procédures interventionnelles liées à la cancérologie. En concertation avec les équipes d’oncologie et de chirurgie de l’hôpital et de la région, nous prenons en charge :

  • Tumeurs hépatiques primitives ou secondaires (métastases)
  • Tumeurs pulmonaires primitives ou secondaires
  • Tumeurs rénales et surrénaliennes
  • Tumeurs des parties molles (sarcomes, tumeurs desmoïdes, métastases)
  • Tumeurs osseuses

Traitement percutané

Selon la nature du cancer, l’organe touché et le volume tumoral, différents gestes peuvent être proposés afin de détruire de façon ciblée les lésions. Ces traitements comprennent :

  • Les ablations thermiques : radiofréquence, micro-ondes, cryoablation
  • Les ablations non thermiques : électroporation irréversible, électro-immuno-chimiothérapie

L’indication à l’intervention est toujours posée en réunion de concertation pluridisciplinaire, et la procédure est choisie en fonction de l’état général du patient et des caractéristiques de la tumeur.

Traitement endovasculaire pour les pathologies hépatiques

Pour les cancers primitifs du foie (carcinome hépatocellulaire) et les métastases hépatiques (colorectales, bronchiques, rénales, etc.), différents traitements endovasculaires peuvent être proposés :

  • Embolisation et chimioembolisation intra-artérielle
  • Radioembolisation (SIRT)
  • Pose de cathéters intra-artériels pour une chimiothérapie focale hépatique
  • TIPS (shunt portosystémique intra-hépatique transjugulaire) pour traiter les complications de l’hypertension portale, comme les hémorragies digestives ou l’ascite

Ces approches, souvent associées à d’autres traitements (chirurgie, chimiothérapie systémique, etc.), permettent de cibler spécifiquement les lésions hépatiques et de limiter l’atteinte des tissus sains.

Traitement de la douleur (algoradiologie)

Pour soulager rapidement les patients en cas de douleur osseuse liée à l’extension tumorale, nous proposons :

  • Cimentoplastie et ostéosynthèse percutanée pour consolider des fractures pathologiques, notamment au niveau des vertèbres et du bassin

Ces interventions consistent en l’injection de ciment orthopédique (cimentoplastie) ou la mise en place de dispositifs de soutien (ostéosynthèse), afin de renforcer la structure osseuse et de réduire la douleur rapidement, parfois dès les heures qui suivent la procédure. Ces gestes s’intègrent dans une prise en charge globale de la douleur cancéreuse, permettent d’atteindre des zones difficiles d’accès pour la chirurgie conventionnelle et apportent un bénéfice notable à la qualité de vie des patients.

Radiologie interventionnelle – Autres pathologies

Hypertrophie bénigne de la prostate (HBP)

L’Hypertrophie Bénigne de la Prostate (ou adénome prostatique) est une augmentation non cancéreuse de la taille de la prostate. Elle peut comprimer le canal urinaire (urètre) et entraîner des difficultés pour commencer ou arrêter d’uriner, un besoin fréquent d’uriner (surtout la nuit) et une sensation de vessie non complètement vidée.

Pour soulager ces symptômes, on peut proposer l’embolisation des artères prostatiques, une technique mini-invasive où le radiologue interventionnel bloque les vaisseaux sanguins qui alimentent la prostate, provoquant ainsi une réduction progressive de son volume. Le patient peut généralement regagner son domicile le jour même de l’intervention et reprendre ses activités dès le lendemain. Les résultats attendus incluent une amélioration progressive des troubles urinaires, avec une fonction sexuelle préservée.

Varicocèle masculine

La varicocèle correspond à une dilatation des veines qui drainent le sang du testicule (généralement à gauche). Elle peut se manifester par une douleur, une gêne ou une sensation de lourdeur, et dans certains cas avoir un impact sur la fertilité.

Le traitement par embolisation consiste à introduire un fin cathéter dans une veine du pli de l’aine ou du bras afin de bloquer la veine spermatique dilatée à l’aide de petites spirales (coils) ou d’un produit sclérosant. Cela aide à réduire la douleur et peut améliorer la fertilité. Le rétablissement est rapide et les patients peuvent rentrer chez eux le jour même.

Fibromes utérins

Les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes de l’utérus. Souvent asymptomatiques, ils peuvent néanmoins être à l’origine de règles abondantes, de douleurs pelviennes ou de difficultés liées à la fertilité.

L’embolisation est une procédure mini-invasive au cours de laquelle un cathéter est inséré dans l’artère de l’aine pour diminuer l’apport sanguin aux fibromes, entraînant ainsi leur réduction progressive. Les patientes peuvent en général regagner leur domicile le jour même et reprendre leurs activités sous 3 à 4 jours. Elles sont suivies durant les premiers jours par une équipe infirmière à domicile, qui surveille leur état clinique et les aide à gérer d’éventuelles douleurs. Les résultats attendus incluent une réduction progressive des saignements et des douleurs.

Varices pelviennes

Les varices pelviennes sont des veines anormalement dilatées dans la région du bassin (utérus, ovaires, etc.). Elles peuvent provoquer une douleur continue ou une sensation de lourdeur, en particulier en fin de journée ou après être resté longtemps debout.

L’embolisation, effectuée à travers un cathéter introduit dans une veine (le plus souvent au pli de l’aine ou au niveau du coude), permet de fermer ces veines dilatées grâce à de petites spirales (coils) ou des produits sclérosants. Le rétablissement est rapide et les patientes peuvent en général regagner leur domicile le jour même et reprendre leurs activités sous 2 jours. Les résultats attendus incluent une diminution de la dilatation veineuse, avec réduction notable de la douleur et de la pesanteur pelvienne.

Syndrome post-thrombotique (jambe gonflée après une phlébite)

Le syndrome post-thrombotique apparaît lorsque la veine d’une jambe, auparavant obstruée par un caillot (phlébite), ne parvient plus à drainer correctement le sang. Cela provoque le plus souvent un gonflement de la jambe, une sensation de lourdeur et, dans certains cas, des douleurs ou des changements de couleur de la peau.

En général, on recommande le port de bas de contention et un traitement médical (notamment des anticoagulants) pour soulager ces symptômes. Toutefois, si ces mesures ne suffisent pas, un traitement de radiologie interventionnelle peut être envisagé. Il consiste à insérer un petit cylindre métallique (stent) dans la veine abîmée afin de la maintenir ouverte et d’améliorer la circulation du sang.

L’intervention se déroule habituellement sous anesthésie générale, avec une hospitalisation d’environ 48 heures. Les résultats attendus incluent une diminution du gonflement et de la douleur de la jambe, un meilleur retour veineux et, à plus long terme, un confort de vie accru.

Nodules d’endométriose superficielle

Dans l’endométriose superficielle, du tissu endométrial (celui qui tapisse normalement l’intérieur de l’utérus) se développe à l’extérieur de l’utérus, par exemple sur la paroi abdominale ou le péritoine, sous forme de petits nodules. Cela peut engendrer des douleurs, souvent liées au cycle menstruel ou durant les rapports.

L’ablation par congélation est une technique où, sous guidage échographique, on introduit une fine sonde (électrode) dans le nodule d’endométriose pour le geler à l’aide de très basses températures. Ce froid détruit le tissu endométrial anormal tout en protégeant les tissus sains autour. Le soulagement de la douleur est souvent significatif et ce traitement peut parfois éviter ou repousser une opération plus lourde, tout en offrant un temps de récupération court.

Nodules thyroïdiens

Les nodules thyroïdiens sont le plus souvent bénins, mais peuvent grossir et occasionner une gêne ou une pression au niveau du cou. L’ablation par radiofréquence est une technique où, sous guidage échographique, on introduit une fine sonde (électrode) dans le nodule pour le chauffer et détruire uniquement le tissu en excès. Le nodule diminue ainsi de volume, libérant la zone du cou tout en évitant l’ablation complète de la thyroïde et un éventuel traitement hormonal de remplacement. Le rétablissement est rapide et les patients peuvent rentrer chez eux le jour même.

Arthrose du genou

L’arthrose du genou est une usure progressive du cartilage de l’articulation, provoquant douleurs, enflures et difficultés de mouvement.

L’embolisation consiste à bloquer certains petits vaisseaux sanguins qui alimentent l’inflammation dans l’articulation, en introduisant de minuscules particules via un cathéter placé dans l’aine. Les résultats attendus incluent une réduction de la douleur et une amélioration de la mobilité, ce qui peut aider à retarder ou parfois éviter le recours à la chirurgie.

Fracture vertébrale douloureuse

En cas de fracture douloureuse au niveau d’une vertèbre (due par exemple à l’ostéoporose), il est parfois possible de pratiquer une cimentoplastie pour soulager la douleur. Pendant cette intervention, le radiologue interventionnel injecte un ciment spécial (résine acrylique) dans la vertèbre fracturée à l’aide d’une aiguille, guidée par des images en temps réel.

L’intervention dure en général moins d’une heure et nécessite seulement une courte hospitalisation. La plupart des patients ressentent un soulagement rapide de la douleur et peuvent reprendre leurs activités quotidiennes dans les jours qui suivent. L’indication de cimentoplastie est décidée au cas par cas, souvent en concertation avec votre médecin référent, en tenant compte de votre état de santé global.

Fuites lymphatiques (lymphocèles, chylothorax, ascite chyleuse)

Une fuite lymphatique se produit lorsqu’un vaisseau lymphatique est lésé ou bloqué, entraînant une accumulation anormale de liquide lymphatique dans une zone du corps. Cela peut survenir après une chirurgie (par exemple au niveau de l’abdomen, du thorax ou du pelvis), à la suite d’un traumatisme ou en lien avec certaines tumeurs.

Le traitement proposé en radiologie interventionnelle repose souvent sur un drainage ciblé de cette collection (par une aiguille ou un cathéter), éventuellement associé à l’injection d’un produit sclérosant pour favoriser la fermeture du canal lymphatique lésé. Dans certaines situations, on peut également réaliser une embolisation lymphatique, qui consiste à obstruer les vaisseaux à l’origine de la fuite.

Ces approches mini-invasives visent à soulager les symptômes (douleurs, gêne respiratoire, gonflement) et à prévenir la récidive de la fuite, tout en limitant le recours à une chirurgie plus lourde. Toutefois, le choix de la procédure dépend de chaque situation clinique et fait l’objet d’une concertation multidisciplinaire afin de maximiser les chances de succès.

Ischémie artérielle de la jambe

L’ischémie artérielle de la jambe se produit lorsque les artères qui alimentent la jambe en sang sont rétrécies ou bouchées, le plus souvent à cause de plaques d’athérome (dépôts de graisse et de calcium). Cela peut entraîner des douleurs en marchant, voire au repos si l’ischémie est plus avancée, et parfois des modifications de la peau (changements de couleur, plaies qui cicatrisent mal).

Dans un premier temps, on conseille souvent un traitement médicamenteux (pour contrôler le cholestérol, la tension artérielle, la coagulation), associé à une activité physique adaptée et au sevrage tabagique si nécessaire. Si ces mesures ne suffisent pas, un traitement endovasculaire peut être envisagé. Il consiste à dilater la zone rétrécie de l’artère avec un petit ballon (angioplastie) et, dans certains cas, à poser un petit tube métallique (stent) pour maintenir l’artère ouverte et rétablir une bonne circulation sanguine.

L’intervention se pratique généralement sous anesthésie locale ou parfois sous anesthésie générale, en fonction de la situation, et nécessite un court séjour à l’hôpital. Les résultats attendus incluent une meilleure circulation du sang dans la jambe, une réduction des douleurs et une amélioration de la qualité de vie. Un suivi médical régulier est ensuite essentiel pour maintenir ces bénéfices dans la durée.